En cette année 2020 où nous fêtons le centenaire de la naissance d’Antoine de La Garanderie, cette Lettre va vous permettre d’approfondir la philosophie du dialogue pédagogique, un des fondements de la Gestion mentale, et de le voir en action.
Toute personne démarrant une formation en Gestion mentale entend très vite parler du dialogue pédagogique, qui en est le principal outil, et des impératifs de ce dernier. Il s’agit d’un dialogue « rogérien ». Le lien entre le dialogue pédagogique et l’écoute rogérienne est donc pointé.
C’est ce lien que Jean Pierre Gaté, professeur à l’Université Catholique de l’Ouest, à Angers explore en profondeur dans l’article qu’il nous propose dans ce numéro de La Lettre, faisant ressortir les multiples points communs entre ces deux conceptions de l’accompagnement dans un « idéal de la relation » : celle de Carl Rogers et celle d’Antoine de La Garanderie. Il ne néglige pas pour autant la spécificité de chacun et éclaire l’actualité de leur démarche. Similitudes et différences mènent à la compréhension. Que J.P. Gaté soit remercié pour cet éclairage, qui nous permet de mieux cerner le dialogue pédagogique, cœur de la Gestion mentale, pour une pédagogie de la liberté.
Les deux autres articles de La Lettre illustrent justement cette pédagogie.
Georges Gidrol partage avec vous une démarche de découverte d’un concept scientifique, mise au point en équipe. Elle accompagne par le dialogue pédagogique le passage des évocations spontanées à celles qui sont nécessaires pour la compréhension du concept et facilite l’accès aux liens logiques nécessaires par une demande de mise en schéma. Ce guidage, qui permet de sortir du blocage mental de l’incompréhension, pour permettre aux évocations de se modifier, de se mettre en lien, jusqu’au ressenti de compréhension, est un véritable chemin de liberté.
Fabienne Moutier, professeur des écoles, travaille en IME, auprès d’enfants présentant une déficience intellectuelle, que la pratique des gestes mentaux met souvent dans l’angoisse, et qui, dit-elle, ont souvent une faible estime d’eux-mêmes. Fabienne, de même, leur permet de sortir de cet enfermement en les connectant à leurs évocations, en leur montrant qu’elles ont de la valeur et qu’elles peuvent être mises au service des gestes mentaux. Le fait que ces enfants deviennent plus motivés et se projettent dans l’avenir avec un peu plus de confiance montre que l’accompagnement en Gestion mentale a été pour eux un accès à plus de liberté de pensée, une ouverture de la prison où les enferment parfois leurs déficiences intellectuelles.
« L’aide est un pari : celui de la liberté » dit J.P. Gaté dans son introduction.
Que cette première Lettre de l’année 2020 soit celle du thème de la liberté que peut apporter la Gestion mentale.